UE-Amérique latine: repenser la politique de développement – CIDSE

UE-Amérique latine: repenser la politique de développement

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Le développement doit-il être considéré uniquement comme un rattrapage économique ou plutôt dans une perspective de durabilité et de viabilité? (Text also below in English/Text auch unter auf Deutsch)

La vitalité des économies émergentes est en train de redéfinir l’équilibre des pouvoirs de décision au niveau international. La crise financière, alimentaire et environnementale qui a mis en cause la viabilité du modèle économique dominant basé sur la croissance et axé sur le développement agroindustriel et extractif, grand prédateur de ressources naturelles, générateur de profits au détriment de la justice, de l’égalité et du respect des droits humains, soulève des défis économiques, sociaux et environnementaux immenses et exigent une refonte, ou tout le moins, une remise en question de notre système économique actuel.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’accord pour une Alliance pour le développement : promotion des investissements à caractères sociaux et environnementaux établi entre l’Union européenne (UE) et la Communauté d’Etats latino-américains et caribéens (CELAC) lors du sommet bi-régional au plus haut niveau qui s’est tenue les 26-27 Janvier 2013 à Santiago de Chile au Chili. Cet accord a pour ambition de renouveler et approfondir le partenariat stratégique entre les deux régions en matière de promotion des « investissements de qualité sociale et environnementale ». Afin d’éradiquer la pauvreté et de promouvoir l’égalité, notamment l’égalité entre les sexes, il est impératif de favoriser le « développement économique durable et inclusif » (§17) des pays de la région, tout en « protégeant l’environnement et en favorisant l’inclusion et l’équité sociale » (§39), grâce à l’investissement productif respectueux des trois dimensions du développement durable (§39). L’économie verte en est l’instrument privilégié car il permet la réalisation du développement durable et l’éradication de la pauvreté (§40), et le mécanisme de Facilité d’Investissement pour l’Amérique Latine (LAIF) en est la stratégie qui permettra d’encourager les investissements essentiels des gouvernements bénéficiaires et des institutions publiques en Amérique latine.

Bien que la CIDSE salue l’accent mis sur l’importance d’inclure les dimensions sociales et environnementales dans la promotion des investissements, et se réjouisse de la prise en compte par la Déclaration de la reconnaissance des droits de la nature obtenue dans certains pays et régions (§42), nous sommes préoccupés par le rôle central accordé au secteur privé dans le développement, à travers l’avancement de l’économie verte. En effet, selon la CIDSE, le concept d’économie verte est problématique car non seulement il ne s’attaque pas aux causes structurelles liées à notre modèle de développement basé sur la croissance, la consommation et la mesure du PIB, mais il n’intègre pas les dimensions d’équité sociale et considère l’environnement sous l’angle de l’investissement. Les accords commerciaux récemment ratifiés entre le Pérou, la Colombie et l’Amérique Centrale et l’UE sont indicateurs de la prééminence des intérêts économiques sur les droits humains et environnementaux entre des pays et régions qui se caractérisent par des asymétries au niveau économique. Or, pour soutenir le développement durable et l’éradication de la pauvreté, il est non seulement indispensable d’intégrer les trois piliers du développement durable et respecter les droits humains des citoyens et des communautés les plus affectés, mais aussi de remettre en question les modèles économiques qui reposent sur une croissance mesurée en termes de PIB et donner priorité aux approches et technologies locales durables dans le but d’obtenir des bénéfices sociaux significatifs pour l’ensemble des citoyens.

Pour aller un peu plus loin, il conviendrait de remettre en question la notion de développement dont l’objectif est un rattrapage économique non viable d’un point de vue écologique, et proposer des alternatives sociales et économiques qui reposeraient sur une notion de viabilité.

Pour terminer, la CIDSE accueille avec satisfaction la mise en place d’un dialogue bi-régional sur les questions relatives à l’égalité des sexes qui sera à charge d’un organisme de haut niveau qui sera créé à cet effet. La justice sociale ne peut s’accomplir que si on intègre pleinement l’égalité entre les hommes et les femmes dont le fondement principal est le respect de la dignité humaine.

Cet article de Cayetana Carrion a été publié à l’origine dans Europeinfos.


De nombreuses études montrent que la qualité de la vie ne s’accroit pas vraiment au delà d’un niveau de PIB/hab. qui se situe entre 10 et 1500USD. L’objectif de toute politique de viabilité devrait donc être de stabiliser l’économie mondiale autour de ce niveau moyen et de réorienter l’activité humaine vers des secteurs d’activité, des modes de production et d’échanges compatibles avec l’équilibre éco- systémique global ».Voir « Pour une politique de la viabilité » – Xavier Ricard, CCFD-terre Solidaire, Janvier 2013.

EU-Latin America: rethinking development policy

Should we view development policy solely as a means of economic recovery or rather from the perspectives of sustainability and viability?

The vitality of the emerging economies is starting to redefine the balance of decision-making powers at international level. The crises in finance, food and the environment have brought into question the viability of the dominant economic model based on growth and pinned to agro-industrial and mining development: a major predator of Earth’s natural resources and generator of profit to the detriment of justice, equality and respect for human rights. It raises huge economic, social and environmental challenges and demands a complete remake of – or, at the very least, some soul-searching into – our current economic system.

This is the context for the drawing up of the Alliance for Sustainable Development: Promoting Investments of Social and Environmental Quality established between the European Union (EU) and the Community of Latin America and Caribbean Countries (CELAC) during the top-level bi-regional summit held on 26–27 January 2013 in Santiago de Chile in Chile. The aim of this agreement was to renew and deepen the strategic partnership between the two regions with regard to promoting “investments of social and environmental quality”. In order to eradicate poverty and promote equality, particularly gender equality, it is vital to encourage “sustained and inclusive economic growth” (§17) of the countries in the region, all the while “protecting the environment and promoting social equity and inclusion” (§39), thanks to productive investment that respects all three dimensions of sustainable development (§39). The green economy is one of the most important tools available for achieving sustainable development and poverty eradication (§40): and the Latin American Investment Facility (LAIF) mechanism is its strategy which will enable the encouragement of the investment so much needed by the beneficiary governments and public institutions in Latin America.

Even though the CIDSE (the international alliance of Catholic development agencies) has welcomed the emphasis placed on the importance of including these social and environmental dimensions in investment promotion – and is delighted that the Declaration has mentioned that some countries and regions have recognised the rights of nature (§42) – we still have concerns about the central role awarded to the private sector in development through the progress of the green economy. In fact, according to CIDSE, the concept of the green economy is fraught with problems. Not only does it fail to address the structural causes linked to our development model based on growth, consumption and measuring GNP, but it also fails to incorporate the dimensions of social equity, instead considering the environment as a source of investment potential. The recent trade agreements ratified between Peru, Colombia and Central America and the EU are good examples of the predominance of economic interests over human and environmental rights between countries and regions which are inherently imbalanced at the economic level. But supporting sustainable development and poverty eradication requires us not only to incorporate the three pillars of sustainable development and to respect the human rights of the citizens and communities most affected, but also calls into question the economic models that rely on growth measured in terms of GNP. Instead, we should give priority to locally sustainable approaches and technologies with the goal of obtaining substantial social benefits for all citizens.

Pursuing this argument even further, it would be a good idea to call into question the concept of development aimed at economic recovery which is not viable from the ecological point of view; we should propose social and economic alternatives that would be based on the concept of viability.

Finally, CIDSE welcomes with satisfaction the setting up of a bi-regional dialogue on the issues relating to gender equality which will be entrusted to a high level panel created for the purpose. Social justice can only be accomplished if equality between men and women is fully established. After all, its basic tenet is respect for human dignity.

This article by Cayetana Carrion was originally published in Europeinfos.

Many studies show that the quality of life does not really increase beyond a level of GNP per capita ranging between $US 1000 and $1,500. The goal of any viability policy should therefore be to stabilise the world economy around this average level and to redirect human activity towards business activity sectors, production methods and trade exchanges that are compatible with a globally balanced eco-system.  See “Pour une politique de la viabilité ”-  Xavier Ricard, CCFD-terre Solidaire, January 2013.

 

EU-Lateinamerika: die Entwicklungspolitik überdenken

Ist die Entwicklungspolitik ausschließlich als ein wirtschaftliches Aufholen oder nicht vielmehr im Sinne von Nachhaltigkeit und Tragfähigkeit zu verstehen?

Angesichts der boomenden lateinamerikanischen Volkswirtschaften entsteht derzeit ein neues Gleichgewicht zwischen den Entscheidungskräften auf internationaler Ebene. Die Finanz-, Lebensmittel- und Umweltkrise, durch die das vorherrschende Wirtschaftsmodell in Frage gestellt wird, das auf Wachstum basiert und auf eine agro-industrielle Entwicklung und die Ausbeutung von Bodenschätzen ausgerichtet ist, und Profite ohne Rücksicht auf Werte wie Gerechtigkeit, Gleichheit und Achtung der Menschenrechte erzielt, hat enorme wirtschaftliche, gesellschaftliche und umweltpolitische Herausforderungen zur Folge, die ein Umdenken oder zumindest ein Überdenken unseres gegenwärtigen Wirtschaftssystems erforderlich machen.

Genau dieses Ziel verfolgt die Allianz für nachhaltige Entwicklung: Förderung von sozial und ökologisch hochwertigen Investitionen zwischen der Europäischen Union (EU) und der Gemeinschaft der Lateinamerikanischen und Karibischen Staaten (CELAC), die im Rahmen des bi-regionalen Gipfels vom 26. und 27. Januar 2013 in Santiago de Chile auf höchster Ebene vereinbart wurde. Ziel der Vereinbarung ist es, die strategische Partnerschaft zwischen den beiden Regionen im Bereich der sozial und ökologisch hochwertigen Investitionen zu beleben und zu festigen. Um Erfolge bei der Armutsbekämpfung zu erzielen und die Gleichheit, insbesondere die Gleichberechtigung der Geschlechter zu fördern, ist es unabdingbar, eine „nachhaltige und inklusive wirtschaftliche Entwicklung“ (§ 17) der Länder in der Region zu unterstützen und gleichzeitig den „Umweltschutz, die soziale Integration und die Gleichheit zu fördern“ (§ 39). Erreicht werden soll dies durch produktive Investitionen, die den drei Dimensionen nachhaltiger Entwicklung gerecht werden (§ 39). Wichtigstes Instrument hierfür ist die grüne Wirtschaft, da sie eine nachhaltige Entwicklung und Armutsbekämpfung ermöglicht (§ 40). Die entsprechende Strategie ist mit der Investitionsfazilität für Lateinamerika (LAIF) gegeben, im Rahmen derer die betroffenen Regierungen und öffentlichen Instanzen in Lateinamerika die Möglichkeit erhalten sollen, wichtige Investitionen in Lateinamerika zu tätigen.

Die CIDSE begrüßt die Tatsache, dass bei der Förderung von Investitionen ein Schwerpunkt auf gesellschaftliche und umweltpolitische Aspekte gelegt wird und in der Erklärung die Anerkennung der Rechte der Natur, auf die man sich in einigen Ländern und Regionen einigen konnte, Berücksichtigung findet (§ 42). Sie ist jedoch besorgt über die zentrale Rolle, die dem Privatsektor im Bereich der Entwicklung durch die Förderung der grünen Wirtschaft zugebilligt wird. Die CIDSE hält das Konzept einer grünen Wirtschaft für problematisch, da es weder bei den strukturellen Ursachen unseres auf Wachstum, Konsum und BIP basierenden Entwicklungsmodells ansetzt, noch die wichtigen Aspekte der sozialen Gerechtigkeit einbezieht und die Umwelt aus investitionspolitischer Perspektive betrachtet. Die jüngst ratifizierten Handelsabkommen zwischen Peru, Kolumbien und Zentralamerika und der Europäischen Union lassen erkennen, dass die Wirtschaftsinteressen über die Menschen- und Umweltrechte in Ländern und Regionen dominieren, in denen enorme wirtschaftliche Asymmetrien bestehen. Will man jedoch eine nachhaltige Entwicklung und die Beseitigung der Armut erreichen, ist es nicht nur notwendig, die drei Grundpfeiler der nachhaltigen Entwicklung zu berücksichtigen und die Menschenrechte der am stärksten betroffenen Bürger und Gemeinschaften zu achten, sondern es müssen auch die Wirtschaftsmodelle in Frage gestellt werden, die sich ausschließlich am steigenden BIP orientieren. Zudem muss nachhaltigen lokalen Ansätzen und Technologien Vorrang eingeräumt werden, mit dem Ziel, entscheidende soziale Verbesserungen für alle Bürgerinnen und Bürger zu erreichen.

Darüber hinaus könnte man den Begriff einer Entwicklung auf den Prüfstand stellen, deren Ziel das wirtschaftliche Aufholen ist, die aber ökologisch gesehen nicht sinnvoll ist. Stattdessen sollten tragfähige soziale und wirtschaftliche Alternativen aufgezeigt werden.

Die CIDSE stellt mit Genugtuung fest, dass ein bi-regionaler Dialog zu Fragen der Gleichberechtigung der Geschlechter aufgenommen werden soll. Zu diesem Zweck soll ein hochrangiges Gremium eingerichtet werden. Soziale Gerechtigkeit kann nur dann erreicht werden, wenn diese Gleichheit, deren Fundament die Achtung der Würde des Menschen ist, vollumfänglich mit einbezogen wird.

Dieser Artikel von Cayetana Carrion wurde ursprünglich in Europeinfos veröffentlicht.


Zahlreiche Studien zeigen, dass sich der Lebensstandard nicht wirklich auf mehr als das durchschnittliche BIP pro Einwohner, das zwischen 10 und 1500 USD liegt, verbessern lässt. Das Ziel jeder nachhaltigen Politik sollte somit sein, die Weltwirtschaft auf diesem mittleren Niveau zu stabilisieren und sich auf Tätigkeitsbereiche, Produktions- und Handelsmechanismen zu konzentrieren, die mit einem globalen öko-systemischen Gleichgewicht kompatibel sind. Siehe hierzu „Pour une politique de la viabilité“ – Xavier Ricard, CCFD-terre Solidaire, Januar 2013.

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