CAN-E: la position climatique internationale de l'UE ne va nulle part - CIDSE
Communiqué de presse

CAN-E: La position internationale de l'UE en matière de climat ne va pas lentement

CAN-E, la plus grande coalition européenne travaillant sur les questions climatiques et énergétiques dont la CIDSE est membre, exprime sa déception face aux résultats de la réunion des ministres de l'environnement de l'UE le 25 octobre.

La position internationale de l'UE en matière de climat ne va nulle part lentement

Communiqué de presse CAN-Europe - 26 octobre 2012

Il est urgent que les gouvernements de l'UE s'accordent sur l'annulation de «l'air chaud»

[Bruxelles, 26 Octobre 2012] - CAN Europe [1] a de nouveau été déçu hier de la décision des ministres de l’environnement de l’UE de continuer à colporter les mêmes objectifs inadéquats dans le cadre des négociations internationales sur le climat, et a effectivement manqué cette occasion de parvenir à un accord européen sur «l’air chaud» avant de devoir finaliser les règles à Doha pour la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto.

"Coincée pendant des années à répéter les mêmes vieux objectifs, et sans nouvel argent à engager, l'UE se présentera à Doha les mains vides, sans rien de nouveau à mettre sur la table des négociations", a déclaré Ulriikka Aarnio, chargée principale des politiques de CAN Europe. «Ce manque d'ambition mine malheureusement la crédibilité de l'UE en tant que force motrice dans les négociations d'un nouvel accord international sur le climat et menace de démanteler les alliances nouées l'année dernière à Durban avec les pays vulnérables. Accepter de continuer avec une deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto est d'une importance cruciale, mais à lui seul, cela ne suffit pas.

 Malgré l'accord à Cancun selon lequel tous les pays développés devraient accroître leur ambition de réduire les émissions, et malgré le fait que de nombreux grands émetteurs du monde en développement se soient engagés à agir, l'engagement de l'UE n'a pas changé depuis 2008. Les émissions nationales de l'UE sont estimées à être de 17.5% au-dessous des niveaux de 1990 d'ici la fin de 2011 - ce qui laisse la cible de 20% de l'UE paraître très faible, avec une marge considérable pour renforcer l'action dans les années à venir.

Un problème majeur non résolu - qui a également amené la réunion à faire des heures supplémentaires - réside dans les règles qui permettent actuellement le report de 13 milliards de quotas d'émission excédentaires, ou «air chaud», dans le protocole de Kyoto. Une deuxième période d'engagement significative du Protocole de Kyoto qui permettra de réduire les émissions nécessite des objectifs plus élevés ainsi que, surtout, l'élimination de cet excédent [2]. La plupart des pays de l'UE sont prêts à annuler et à limiter l'excédent, mais une position commune de l'UE est bloquée depuis des années par quelques pays qui conservent une cache de permis en raison de l'effondrement de leur industrie suite à la chute du communisme.

«Il semble clair que la Pologne et quelques pays sélectionnés en ont fait une priorité politique pour empêcher l'UE de s'orienter vers une économie à faibles émissions de carbone et continueront avec ce comportement destructeur aussi longtemps que les autres États membres le permettront,» Commenta Aarnio. Les ONG appellent le Conseil à utiliser le vote à la majorité qualifiée au lieu de diluer le texte ou d'accepter des veto sans fondement juridique. [3]

L'ordre du jour des ministres comprenait également une mise à jour sur l'inclusion de l'aviation dans le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS), actuellement soumis à l'opposition d'autres pays. «Les ONG soutiennent de tout cœur les efforts de l'UE dans ce domaine. Mais nous espérons que les États membres s'engageront à diriger toutes les recettes des enchères provenant de l'aviation vers le Fonds vert pour le climat des Nations Unies ». Aarnio a conclu. «Cela aiderait à la fois l'UE à respecter ses engagements en matière de financement climatique et réduirait éventuellement l'opposition au programme de l'aviation de la part de pays extérieurs. La réunion des ministres des finances de l'UE en novembre serait le bon moment pour prendre cette décision. »

Notes:
[1] Climate Action Network (CAN) Europe est la plus grande coalition européenne travaillant sur les questions climatiques et énergétiques. Avec plus de 100 organisations membres dans 27 pays européens, CAN-Europe s'emploie à prévenir les changements climatiques dangereux et à promouvoir une politique énergétique et environnementale durable en Europe. CAN Europe est le nœud régional européen de CAN-International, un réseau mondial de plus de 750 organisations non gouvernementales (ONG) engagées à limiter le changement climatique d'origine humaine à des niveaux écologiquement durables.
[2] Cet excédent est estimé à plus de 13 milliards de tonnes d'équivalent CO2, multiplié par 1,000 par rapport à la demande attendue selon une nouvelle étude indépendante (Report des UQA de CP1 à CP2 - Incidences futures sur le climat, par Thomson Reuters Point Carbon, septembre 2012, http://bit.ly/AAUsurplusPointCarbon)
http://www.euractiv.com/climate-environment/polish-climate-veto-based-hot-ai-news-515649
[4] Les ministres des finances de l'UE adopteront des conclusions sur le financement de la lutte contre le changement climatique lors de la prochaine réunion ECOFIN du 13 en novembre.

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