Déclaration de la délégation de la CIDSE sur le document final de l'événement spécial des Nations Unies: de nombreuses questions restent sans réponse - CIDSE

Déclaration de la délégation de la CIDSE sur le document final de l'événement spécial de l'ONU: de nombreuses questions restent sans réponse

Le document final approuvé lors de la manifestation spéciale des Nations Unies sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) le 25 de septembre Le 2013 à New York soulève les bonnes questions mais en répond trop peu. Le document est destiné à faire le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des objectifs et à définir les paramètres du processus afin de définir une nouvelle génération d'objectifs de développement pour 2015.

L'incapacité à mettre la responsabilité au centre de ses préoccupations est largement reconnue comme l'une des lacunes des OMD. Cependant, au-delà d'une phrase vague réaffirmant l'importance de «promouvoir les droits de l'homme, la bonne gouvernance, la primauté du droit, la transparence et la responsabilité à tous les niveaux», le document final n'accorde pas à la responsabilité l'attention prioritaire qu'elle mérite dans le cadre de développement post-2015 .

De plus, le processus de formulation du cadre pour l'après-2015 que le document final expose avec ses différents axes de travail, y compris l'élaboration des ODD et le financement du développement durable, et les discussions thématiques pour l'après-2015 organisées par le Président de l'Assemblée générale trahit un manque de responsabilité. La question reste de savoir comment les différents axes de travail des deux dernières années sur le programme de développement pour l'après-2015 fusionneront dans un cadre cohérent et complet, et comment tous ceux-ci seront intégrés au rapport de synthèse final du Secrétaire général de l'ONU.

Cela laisse beaucoup d'espace libre aux approches «pick-and-choose» dans les coulisses, éloignées de l'examen public et de la participation des peuples les plus vulnérables et marginalisés à l'élaboration des stratégies dont ils sont, en principe, les premiers bénéficiaires. De manière plus flagrante, le document évite soigneusement les références à la responsabilité du secteur des entreprises. Le fait d'appeler le secteur des entreprises à s'engager dans des pratiques commerciales «responsables» n'incite guère le secteur privé à limiter ses impacts négatifs sur l'environnement ou à améliorer les chances des gens de réaliser leurs droits comme le ferait l'application de la responsabilité.

La question de savoir si les droits de l'homme resteront une phrase symbolique du préambule des cadres de développement ou le véritable moteur du nouveau cadre après 2015 reste également sans réponse. Il en va de même de la question de savoir si le prétendu engagement en faveur de l'égalité des sexes répond suffisamment aux problèmes d'inégalité croissante entre les sociétés et au sein de celles-ci.

Dans 2000, le huitième objectif du Millénaire pour le développement relatif à l’aide, à l’allégement de la dette et à l’accès aux marchés visait à résumer les contributions des pays riches à un environnement extérieur propice dans lequel les pays en développement pourraient réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement. Sa définition laxiste des objectifs et des indicateurs a conduit à des licences dans les rapports des pays concernés. Le document final omet de mentionner ces échecs et ajoute une insulte à la blessure en déclarant que «la plupart des pays africains ne sont pas sur la bonne voie» pour respecter leurs engagements en matière d'OMD. L’un des problèmes inhérents à l’approche des objectifs du Millénaire pour le développement est qu’il faut constamment pointer du doigt les pays les plus en retard à ce moment-là. Il n'a pas reconnu que différents pays étaient partis de bases différentes. La question de savoir si le nouveau cadre tiendra pleinement compte des circonstances nationales lorsqu'elle indiquera que le cadre sera «de nature universelle mais« applicable ». . . en tenant compte de la diversité des situations nationales »reste à résoudre.

Au lieu de références génériques au «partenariat mondial» dans le document final, l'appel à la coopération internationale aurait mieux reflété un engagement non facultatif de tous les pays à prendre des mesures qui servent réellement les droits de l'homme et le développement durable. À une époque où les gouvernements utilisent de plus en plus l'argent public pour «tirer parti» du financement du secteur privé, le manque de spécificité quant à la nature du partenariat et au poids respectif accordé au financement des secteurs public et privé est chargé de risques. Les études montrent amplement que les partenariats public-privé peuvent drainer, plutôt que soutenir, les budgets publics, tout en subventionnant le profit et en affaiblissant un alignement sain entre le risque et la récompense dans le secteur privé.

Compte tenu de toutes ces questions, il devient d'autant plus crucial que les personnes dont la vie même est en jeu se voient accorder l'espace qu'elles méritent dans la prochaine phase du processus. Ce n'est qu'ainsi que le nouveau cadre fournira les bonnes réponses que le monde aspire à garantir la justice mondiale dans l'ère post-2015.

Délégation de la CIDSE à la manifestation spéciale des Nations Unies sur les OMD à New York, 26 septembre 2013
Contact: Jean Saldanha, Conseiller principal en politiques, Tél.: + 32 2 233 37 53, saldanha (at) cidse.org

Déclaration de la délégation EN-CIDSE sur le document final de l'événement spécial des Nations Unies sur les OMD

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