Ouverture du Comité des Nations Unies sur le financement du développement durable: des attentes élevées mais de maigres promesses - CIDSE
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Ouverture du Comité des Nations Unies sur le financement du développement durable: des attentes élevées mais des promesses modestes

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Le conseiller principal en politique de la CIDSE, Jean Saldanha, rend compte du dialogue interactif multipartite avec le Comité intergouvernemental d'experts sur le financement du développement durable qui s'est tenu le 5 décembre 2013.

Par rapport à la dernière fois que j'étais à New York pour l'événement spécial de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les OMD et le cadre pour l'après-2015, il n'y a pas deux fois moins de barricades et il y a beaucoup moins de monde dans la salle. Mais le sentiment d'enthousiasme qui imprègne le processus de formulation «Post-2015» et «Objectif de développement durable» demeure. Ce sentiment était également palpable comme Comité intergouvernemental d'experts sur le financement du développement durable (ICESDF) se sont rencontrés pour la deuxième fois, 2-6 December 2013. L’ICESDF est composé d’experts 30 nommés par les divers groupements géographiques de l’ONU. Le comité a été créé à la suite d'un accord conclu lors de la Conférence Rio + 20 sur le développement durable à 2012. Leur mandat est de définir les options pour un financement du développement durable pour l'avenir.

La réunion de décembre est leur première réunion «de fond». Leur première réunion en août a consisté à s'entendre sur la manière dont ils organiseraient leur travail. Le groupe par ailleurs fermé a ouvert un espace dans son ordre du jour pour une session «interactive» avec les États membres de l'ONU et la société civile. Nous accueillons cet espace. Mais c'est encore loin du niveau souhaité d'interaction et d'échange que cet agenda mérite.

Lors de la session interactive, le panéliste Aldo Caliari, du Centre of Concern, membre américain de la CIDSE, a exprimé l'espoir que le Comité observerait les mêmes modalités de dialogue avec la société civile que celles observées pour la Conférence de Monterrey sur le financement du développement en 2002. Cette conférence et ses préparatifs et le processus de suivi a été noté pour son mécanisme solide et efficace pour impliquer un éventail de parties prenantes - de la société civile, du secteur privé et des institutions multilatérales. Compte tenu du grand chevauchement entre l'agenda de l'ICESDF et l'agenda du financement du développement (FfD). La société civile a appelé le Comité à respecter les meilleures pratiques établies par la FfD. Lors de la session interactive, un sentiment similaire a été partagé par l'Ambassadeur tunisien qui a demandé que les sessions soient diffusées sur le Web pour permettre une plus grande transparence du Comité. De même, le membre cubain du Comité a également observé l’utilité de suivre les modalités de Monterrey. Malgré tous ces appels, la décision de l'ICESDF de maintenir des réunions à huis clos avec seulement un créneau limité pour l'interaction avec les autres États membres et les parties prenantes est en effet une déception!

Aldo Caliari a mis en exergue les recommandations du Cluster Trade-Finance des OSC dans son intervention. Il a particulièrement insisté sur l’importance de la réglementation financière. Ses vues ont été soutenues par beaucoup d’entre nous de la société civile qui ont pris la parole après la table ronde. J'ai énuméré les problèmes clés à résoudre pour permettre aux pays de générer des revenus au niveau national le plus efficacement possible, en mettant fin à la concurrence fiscale, en empêchant les grandes entreprises transnationales d'éviter de payer leur juste part d'impôts et en éliminant les paradis fiscaux et les juridictions secrètes. Notre collègue du «grand groupe» des femmes, Nerea Craviotto de l'AWID, a évoqué les négociations commerciales en cours à Bali, soulignant la nécessité pour l'OMC de respecter le droit à l'alimentation et l'espace politique des pays en développement pour prendre des mesures pour faire respecter le droit à nourriture de leurs populations.

 

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