La CIDSE, la Commission Justice & Paix et EurAc lancent une campagne vidéo. Après avoir visionné la vidéo, les citoyens pourront envoyer leurs demandes de législation efficace aux membres du Parlement européen.
Les 18 et 19 mars 2015, les membres du Parlement européen siégeant en commission du commerce international (INTA) voteront sur l'approvisionnement responsable en minerais (le règlement dit «minerais de conflit»). Cela sera suivi du vote en session plénière du Parlement européen les 18 et 21 mai (jour exact à confirmer). Ces votes seront cruciaux pour le résultat d'une législation qui aura un impact énorme sur le bien-être de nombreuses communautés du Sud.
Cette vidéo, fabriqué par CIDSE, EurAc et Commission Justice & Paix, montre ce qu'il y a vraiment à l'intérieur de nos téléphones portables, révélant une histoire de souffrance et de violence. Le scénario de la vidéo dit: «La mine est contrôlée par un groupe d'hommes armés. Equipés de mitrailleuses, ils réclament une «taxe» pour le laisser creuser. Bientôt, un autre groupe armé prendra la place du premier. Si Bienvenu n'est pas tué lors de l'attaque, il fera certainement l'objet d'extorsion.
À travers les récits de Bienvenu et Félicité, les protagonistes du film film, nous pouvons voir comment la vie des populations de pays comme la Colombie, le Myanmar et la République démocratique du Congo peut être affectée par l’extraction et le commerce de ressources naturelles utilisées pour la fabrication de produits de la vie quotidienne. La vidéo fait partie d'une campagne plus large demandant aux députés de rendre la législation sur les minerais de conflit contraignante et complète.
En s'approvisionnant en ressources provenant de zones de conflit ou à haut risque, les entreprises européennes risquent d'alimenter la violence au détriment des droits de l'homme, de la paix et du développement. De cette manière, les «minerais du conflit» se retrouvent dans nos ordinateurs, nos téléphones, nos voitures. Le secrétaire général de la CIDSE, Bernd Nilles, souligne que «grâce à cette vidéo et à l'action par e-mail qui l'accompagne, les citoyens européens pourront agir et montrer à leurs représentants qu'ils ne veulent pas être complices de cette exploitation et de ce commerce mortels des ressources naturelles. Nous espérons que les courriels des citoyens adressés à certains membres clés du Parlement européen les encourageront à se lever pour agir fermement sur ce règlement, reflétant les préoccupations de nombreux citoyens européens.
Alertée sur la question des «minerais de conflit» par les citoyens européens et la société civile, la Commission européenne a déjà franchi le pas positif en proposant un règlement visant à assurer un approvisionnement responsable en minerais par les entreprises lorsqu'elles s'approvisionnent dans des zones de conflit. L'objectif est de rompre les liens entre ressources naturelles et conflits, comme c'est le cas dans l'est de la République démocratique du Congo depuis 15 ans où les populations sont soumises à des mutilations, massacres, viols, esclavage et déplacements massifs perpétrés par les groupes armés dont le financement repose principalement sur les richesses du sous-sol.
Le texte proposé par la Commission européenne pourrait encore être amélioré, notamment sur les points suivants:
• Il n'oblige pas les entreprises concernées à enquêter sur leurs chaînes d'approvisionnement mais se contente uniquement de les «encourager» à le faire.
• Il limite la loi à quatre minéraux (étain, tantale, tungstène et or). Cela néglige le fait qu'il existe en réalité de nombreuses autres ressources naturelles qui contribuent aux abus dans le monde, telles que le cuivre, le jade et les rubis, le charbon et les diamants.
• Le règlement limite son champ d'application aux seules entreprises européennes 480. L'impact sur le terrain et donc sur les populations touchées risque d'être minime.
L’appel en faveur de règles plus strictes et meilleures en matière de minerais de conflit est également approuvé par plus de dirigeants ecclésiastiques 130 de pays 37, exprimé dans un déclaration soutenu par CIDSE. La déclaration conjointe, publiée pour la première fois en octobre 2014, a continué de gagner le soutien des évêques européens et autres, surtout maintenant avant les votes cruciaux au Parlement européen. Dans cette vidéo, deux évêques de la République démocratique du Congo, signataires de la déclaration des dirigeants de l'Église - Mgr Fridolin Ambong - Président de la Commission épiscopale des ressources naturelles et évêque de Bokungu-Ikela, et Mgr Fulgence Muteba, évêque de Kilwa-Kasenga en - expliquer pourquoi une réglementation européenne plus stricte est nécessaire si elle veut apporter des changements tangibles aux communautés en souffrance.
Coordonnées:
Valentina Pavarotti, responsable des médias et de la communication à la CIDSE
+ 32 (0) 2 282 40 73, pavarotti (AT) cidse.org
CIDSE_press_release_conflict_minerals_March_2015.pdf