Alerte aux médias - Les ONG saluent le soutien du Parlement européen à la législation sur le devoir de diligence - CIDSE
Communiqué de presse

Alerte aux médias - Les ONG saluent le soutien du Parlement européen à la législation sur le devoir de diligence

Bruxelles, 18 Mai 2016 - Les ONG saluent le soutien des parlementaires européens à la législation sur le devoir de vigilance des sociétés de l'UE vis-à-vis des personnes concernées par leurs activités

 

Aujourd'hui, huit parlements nationaux ont lancé une initiative de «carte verte» au niveau de l'Union européenne (UE) afin de garantir la responsabilité des entreprises en matière de violation des droits de l'homme.

Sous l'impulsion de la députée française Danielle Auroi, cette initiative appelle à un devoir de vigilance vis-à-vis des individus et des communautés vis-à-vis des entreprises basées en Europe dont les droits de l'homme et l'environnement local sont affectés par leurs activités.

La «carte verte» est une forme de dialogue politique renforcé à travers lequel les parlements nationaux de l'UE peuvent proposer conjointement à la Commission européenne de nouvelles initiatives législatives ou non législatives, ou des modifications à la législation existante.

Amnesty International, CIDSE, Coalition européenne pour la justice des entreprises, se félicitent de cette initiative. Nos organisations demandent depuis de nombreuses années à l’UE d’établir des mesures préventives claires et des normes juridiques en matière de responsabilité pour les violations des droits de l’homme et les atteintes à l’environnement causées par les entreprises de l’UE, dans le cadre de leurs propres activités et des activités de filiales, de sous-traitants et de fournisseurs.

Les victimes d'atteintes aux droits humains commises par des entreprises rencontrent souvent de grandes difficultés pour accéder à la justice en raison de nombreux obstacles juridiques et pratiques. Les entreprises de l'Union ayant un devoir de diligence, comme le demandent les parlementaires européens, autoriseraient les victimes de violations des droits de l'homme et de dommages environnementaux à demander des comptes aux entreprises de l'UE si elles ne faisaient pas preuve de la diligence requise pour prévenir les atteintes aux droits de l'homme dans le cadre de leurs propres activités ainsi que ceux des filiales, sous-traitants et fournisseurs.

En France, un projet de loi établissant un devoir de vigilance à l'égard de certaines sociétés françaises a été adopté en mars dernier par 2015 à l'Assemblée nationale et devrait être présenté en seconde lecture au Sénat. Nous appelons le Sénat français à soutenir également la proposition législative.

La «carte verte» envoie un signal important sur la nécessité d'imposer des obligations de diligence raisonnable aux décideurs de l'UE qui négocient actuellement une proposition de règlement de l'UE sur les minéraux de conflit. Cette proposition vise à établir des normes de diligence raisonnable dans la chaîne d'approvisionnement pour les sociétés de l'Union européenne traitant de certains minéraux afin d'atténuer le risque de violation des droits de l'homme tout au long de la chaîne d'approvisionnement.

Lors d'une conférence de haut niveau de l'UE sur le commerce et les droits de l'homme sur 11 en mai, les fonctionnaires de l'UE et les États membres ont réaffirmé leur engagement à renforcer la protection des droits de l'homme dans le contexte des activités commerciales. L’initiative «carte verte» est une bonne occasion de respecter ces engagements. Dans le même temps, les États membres ne devraient pas utiliser les développements au niveau de l'UE pour ne pas entreprendre les réformes indispensables au niveau national.

Note d'information aux journalistes

L'initiative de la carte verte

Huit parlements ont exprimé leur soutien à l'initiative de la carte verte: les parlements d'Estonie, de Lituanie, de Slovaquie et du Portugal, la House of Lords du Royaume-Uni, la House of Representatives aux Pays-Bas, le Sénat de la République en Italie et l'Assemblée nationale en France. .
L'initiative «carte verte» est une nouvelle procédure informelle permettant aux parlements nationaux de l'UE de proposer conjointement à la Commission européenne de prendre des mesures sous la forme d'une initiative législative ou d'une action non législative. La Chambre des lords a proposé de compléter la procédure d’avis motivés et a reçu l’appui de la Conférence des commissions parlementaires pour les affaires de l’Union des parlements de l’Union européenne. La première initiative en matière de carte verte a été lancée par la Chambre des lords en juin 2015, invitant la Commission européenne à prendre des mesures pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

La procédure d'avis motivés donne aux parlements nationaux le droit de faire savoir qu'ils ne souhaitent pas donner suite à une proposition législative au niveau de l'UE. Un "carton jaune" est déclenché si les parlements ou les chambres totalisant plus d'un tiers du total des voix émettent des avis motivés sur le projet de loi. Un carton jaune oblige la Commission européenne à examiner la proposition mais peut la maintenir, la modifier ou la retirer. Si des avis motivés représentant plus de la moitié du total des voix sont soumis (une carte orange), des droits spéciaux sont également conférés au Parlement européen pour bloquer la proposition législative.

David Cameron a récemment suggéré d'introduire un «carton rouge» qui permettrait à un certain nombre de parlements nationaux d'arrêter les processus législatifs de l'UE.

- Fin -

 

Vous pouvez trouver ici le vidéos des interventions au parlement français.

 

Détails du contact:

Valentina Pavarotti, responsable des médias et de la communication à la CIDSE
+ 32 (0) 2 282 40 73, pavarotti (at) cidse.org

Denise Auclair, conseillère principale en politiques (politique de l'UE, secteur privé, développement durable)
+ 32 2 233 37 58, auclair (at) cidse.org

 

 

 

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