Janelle Delorme, qui a commencé à s'engager dans l'activisme avec Développement et Paix depuis le jeune âge de 12 ans, est maintenant une animatrice régionale pour la région du Manitoba. Elle aide les membres à lancer des campagnes dans les paroisses, éduquant les Canadiens sur les différentes questions de justice sociale auxquelles les partenaires de Développement et Paix du Sud sont confrontés. Au Forum social mondial, lors de l'atelier «Changement climatique: poursuite de la mobilisation après Paris», elle a parlé de la mobilisation des jeunes au Canada.
Comment votre engagement dans l'activisme avec Développement et Paix a-t-il commencé?
J'ai commencé très jeune, à 12 ans. Grâce à différents jeux et activités organisés par Développement et Paix, j'ai découvert les différents problèmes de justice sociale auxquels les gens du Sud étaient confrontés; Nike et Levi's étaient à l'avant-garde et ont été critiqués pour le fait qu'ils exploitaient des enfants dans des ateliers clandestins. À l'époque, j'avais 12 ans et ce qui m'a vraiment frappé, c'est qu'il y avait en fait 12 ans qui ont scié vos chaussures. […] Cela m'a vraiment éveillé au fait que dans le Nord, nous vivons dans une société très riche […] Je dois reconnaître que j'ai un énorme privilège en tant que citoyen canadien.
Quelle était la pertinence de «l'espace jeunesse» au Forum social mondial?
Le forum permet aux jeunes de faire entendre leur voix et de faire de la place, ce qui est important car souvent notre voix se perd dans une mer de personnes âgées. le fait d'avoir un espace jeunesse au Forum social mondial permet également aux jeunes qui ont peut-être eu l'impression de ne pas avoir la possibilité de retourner dans leur région au Canada, de retourner dans leur pays d'origine et d'éduquer les autres. De cette façon, ils peuvent vraiment savoir qu’ils peuvent changer le monde, et cela peut se faire par de petites actions et par de grandes actions, cela ne signifie pas nécessairement que vous devez changer le monde entier, mais vous pouvez changer le monde autour de vous.
Qu'est-ce que le Forum Social Mondial pour vous?
Pour moi, le FSM est une occasion de rassembler des personnes partageant les mêmes idées pour discuter de différents problèmes de justice sociale, afin de mettre en avant des problèmes qui ne sont pas abordés dans les grands médias. cela nous permet également de partager des idées. Quand je suis allé à RIO + 20 et au sommet du peuple, j'étais tellement inspiré par la lutte des latino-américains et par la façon dont ils se sont mobilisés, comment ils ont organisé leurs communautés. Et donc, je pense que ces formulaires permettent une contamination croisée, d’apprendre les uns des autres, et donnent l’occasion de recevoir un appel de réveil, d’apprendre à propos d’émis dont nous n’avons peut-être même pas entendu parler.
L'espace du forum social mondial peut-il contribuer au changement global?
Je pense que le FSM pourrait être un catalyseur pour certaines personnes. Les espaces alternatifs sont difficiles à trouver et nous avons besoin de cette voix alternative par rapport aux médias traditionnels. Je pense que nous voulons un «impact majeur maintenant», nous vivons dans une société où nous voulons le changement et nous le voulons maintenant, et ce que nous voulons au Forum social mondial, c'est un changement de système, et je pense que le changement de système prendra du temps. Pour cela, vous avez besoin de dédicaces, de volontaires, d’organisations prêtes à donner ce temps et à mettre ces nouvelles idées au premier plan. Par exemple, en Afrique du Sud, il a fallu beaucoup de temps pour que les gens prennent conscience de l'apartheid et le démantèlent. La même chose s’est produite ici au Canada avec les communautés des Premières nations et les communautés inuites touchées par le système des pensionnats. Cela fait des années et des années que les gens s'expriment avec franchise, mais c'est seulement avec la Commission de vérité et réconciliation que nous avons commencé à apprendre l'héritage des églises et des gouvernements et son impact sur les communautés autochtones du Canada. Je pense donc que nous devons prévoir du temps pour le changement. Et le changement se produit par étapes, nous ne le verrons peut-être même pas de jour en jour et, tout à coup, le changement s’est produit.
Quelles sont les spécificités du Forum social mondial se déroulant au Canada?
Je pense que le FSM étant dans un pays du Nord comme au Canada a ses avantages et ses inconvénients. Il a ses avantages parce qu'il démontre qu'au Canada, il y a aussi de nombreux problèmes de justice sociale auxquels nous devons faire face, en particulier avec la communauté autochtone, et entre autres, les luttes des étudiants, l'austérité. Je pense que le fait d'être ici au Forum social mondial permet à cela de revenir au premier plan. Malheureusement, surtout avec tant de refus de visas, la participation des gens du Sud global… J'aurais aimé qu'elle ait été plus élevée. Peut-être que venir financièrement au Canada était un obstacle, mais comme nous pouvons le voir par les chiffres, il n'a pas été aussi bien fréquenté que les précédents Forums sociaux mondiaux.