Jeudi, le Parlement européen votera sur la loi sur l'approvisionnement responsable en minéraux, un règlement visant à garantir que les revenus provenant de minéraux importés dans l'Union européenne ne financent pas les violations des droits de l'homme et les conflits armés dans le monde. Les organisations de la société civile ont déjà souligné que le texte final longtemps débattu était moins ambitieux que celui proposé initialement par le Parlement.
Dans 2010, l'Union européenne s'est engagée à créer un environnement plus transparent pour les importateurs de quatre minéraux: l'étain, le tungstène, le tantale et l'or, en raison de leurs liens avec le financement des conflits armés et des violations des droits de l'homme dans les pays exportateurs, tels que République Démocratique du Congo. En RDC seulement, près de 98% de l'or extrait est exporté illégalement. En plus de priver les gouvernements locaux des revenus indispensables, le trafic de ces minéraux constitue également une source de revenus importante pour les groupes armés, qui contrôlent plus de la moitié des mines artisanales de cette région.
Un cadre européen nécessaire
Sur la base des lignes directrices de l'OCDE sur la «diligence raisonnable», le Parlement européen entendait mettre en place un système juridiquement contraignant obligeant les entreprises européennes à garantir que l'approvisionnement en minerais et en or 3T respecte les droits de l'homme. La proposition prévoyait de couvrir obligatoirement l'intégralité des chaînes d'approvisionnement, aussi bien «en amont» (fonderies, raffineries, importateurs de minéraux et métaux bruts) que «en aval» à fournisseurs de produits finis (GSM, tablettes, voitures, etc.). Toutefois, après de longues négociations entre le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil, des concessions importantes ont été consenties aux entreprises opposées à l'obligation de diligence raisonnable, notamment une liste blanche des fonderies et affineurs responsables, seuils en dessous desquels les entreprises sont exemptées. Les organisations de la société civile ont souligné ces faiblesses : «Tout cela laisse un goût amer, un sentiment de demi-mesure» explique Axelle Fischer, secrétaire générale de l'ONG Justice et Paix. «Bien qu'il s'agisse d'une initiative importante, nous avons aujourd'hui l'impression que cette loi ne répond pas aux objectifs initiaux et ambitieux du règlement».
L'opportunité d'une approche intégrée
Outre l'accent mis sur les importations européennes, le texte prévoit également des mesures d'accompagnement dans le domaine de la diplomatie et de la coopération technique. Selon Giuseppe Cioffo, responsable des programmes et des politiques chez EurAc, le réseau européen pour l'Afrique centrale: «Si nous voulons rompre le lien entre la violence et le commerce illégal des minerais, l'UE doit utiliser son influence politique et faire pression pour une gouvernance inclusive de la une gouvernance du secteur minier qui engage les acteurs locaux, y compris la société civile ». L'Union européenne et ses États membres sont désormais attendus avec impatience par le secteur des ONG pour assurer une application effective de cette loi. La société civile demandera également à l'UE de prendre des positions plus fermes sur la réglementation des entreprises contraignante, y compris le soutien à un traité des Nations unies sur les sociétés transnationales, les autres entreprises et les droits de l'homme.
«Ce vote est une étape nécessaire, mais seulement partielle pour les communautés confrontées à la violence dans les zones minières. La nouvelle loi française sur le devoir de vigilance des entreprises est le dernier exemple montrant qu'il est possible de couvrir l'ensemble des chaînes d'approvisionnement, plutôt que d'exonérer certaines entreprises de leur responsabilité. Avec ces enseignements, nous pousserons l'UE à s'engager de manière plus proactive dans le développement d'un instrument international dans ce domaine, en particulier en vue de la prochaine session de ce processus des Nations Unies en octobre à Genève », a déclaré Denise Auclair, conseillère politique principale à CIDSE.
À travers plusieurs réseaux d'ONG européennes et internationales, cette lettre a été signée par plus de 50.
1. Alboan
2. Réseau européen pour l'Afrique centrale - EurAc
3. CIDSE
4. Initiative Christliche Romero
5. Commission Générale de Justice et de Justice
6. Commission Justice et Paix
7. DKA Autriche
8. Instytut Globalnej Odpowiedzialności
9. Centre social européen jésuite
10. Mainel
11. Changement de pouvoir
12. Rouge pour les disparus solidaires - REDES
13. WSM - Solidarité mondiale
14. Arrêtez Mad Mining
15. FOCSIV (version italienne ici)
FR - Nouvelle législation sur les minerais des conflits
ES - Nueva legislación sobre minerales en conflicto