Il y a trois ans, le monde attendait avec impatience la nouvelle lettre encyclique du pape François sur l'écologie intégrale. Des mois avant son dévoilement, des gens bien informés - des activistes sociaux, des théologiens, des écologistes - catholiques ou non, ont spéculé, théorisé et rêvé de tout ce que cet important message pourrait contenir. Nous savions que les paroles du Saint-Père arriveraient à un moment critique, en prévision des négociations COP21 sur le climat à Paris. Ceux d'entre nous qui avions prié pour que le monde se rende compte de l'urgence de la crise écologique actuelle placent nos espoirs entre les mains du pape François et de cette encyclique.
Cet article a été publié par Centre de préoccupation
Lorsque le pape François a enfin partagé Laudato Si 'avec le monde, il n'a pas déçu ceux d'entre nous qui attendaient une voix morale puissante pour soutenir la nécessité d'un changement de cap urgent. En effet, Laudato Si 'a non seulement souligné l'urgence de la crise écologique, mais l'a aussi intrinsèquement liée aux crises sociales et politiques qui nous entourent. Il a parlé non seulement aux catholiques, mais à tous les peuples de la terre. Nous ne faisions pas référence à une encyclique environnementale, comme certains voulaient la décrire, mais à des enseignements sur l’écologie humaine intégrale, sur le caractère sacré de notre maison commune et sur notre responsabilité profonde les uns envers les autres et envers la Terre.
Les paroles de simplicité audacieuse et de clarté du pape François nous ont incités à revenir à l'essentiel: revenir à l'Évangile et à notre solidarité les uns avec les autres. Il nous a appelés à agir, à croire que le changement était possible et que nous avons la capacité, en tant qu'êtres humains, de faire mieux que ce que nous avons fait jusqu'à présent. À travers Laudato Si ', il nous a appelés à une conversion profonde et à changer nos modes de vie destructeurs qui sont au cœur des choix politiques, sociaux et économiques qui nuisent à nos frères et sœurs du monde entier ainsi qu'à la Terre (que le pape François a appelé notre soeur et notre mère).
Ce discours inspirant, émouvant et nouveau a redynamisé le mouvement catholique pour une approche holistique de la justice, de la paix et du respect de l'environnement. Le pape François a donné aux peuples concernés du monde entier l'espoir et le courage de se faire entendre davantage dans les sphères publiques.
Laudato Si 'a eu le pouvoir d'unir des militants de la justice sociale et des environnementalistes, des scientifiques, des théologiens, des journalistes et des politiciens. Cependant, le travail est loin d'être terminé. En fait, cela ne fait que commencer. Trois ans plus tard, les gens doivent encore exploiter et diriger le pouvoir de Laudato Si '. Nous avons vu que l'enthousiasme suscité par 2015 dans l'Accord de Paris avait ralenti à Bonn dans 2017 lors des COP23 Climate Talks.
Qu'est-ce qui a changé depuis Laudato Si '? Tout. Néanmoins, nous devons rester forts. Les catholiques sont davantage sensibilisés et responsabilisés, mais il existe également une collaboration plus étroite et un partage des connaissances avec de nouveaux amis qui partagent le même rêve de justice sociale mondiale et de soins pour notre foyer commun et les uns pour les autres.
Nous avons des mots, nous avons un livre et nous avons la tradition sociale catholique pour guider notre travail pour changer de cap et alimenter notre plaidoyer en faveur de centres d'influence publics et privés. Nous sommes convaincus que nous travaillons ensemble pour faire le bien.
Cependant, ce qui est le plus important, c’est la communauté des personnes d’espoir du monde entier qui vivent déjà différemment et dont nous partageons des histoires inspirantes. Nous sommes nombreux et nous croyons l'un en l'autre et en notre pouvoir de faire mieux. "Vraiment, il y a beaucoup à faire".