La CIDSE alerte sur les violences et appelle au dialogue face aux manifestations citoyennes au Pérou – CIDSE

La CIDSE alerte sur les violences et appelle au dialogue face aux manifestations citoyennes au Pérou

Photo de couverture: Samantha Lièvre/Flickr (2020).

En tant qu'organisations membres de la CIDSE, nous exprimons notre profonde préoccupation face à l'augmentation alarmante de la violence et à la détérioration de la situation des droits de l'homme et de l'État de droit au Pérou, face à la grave crise et aux protestations sociales dans le pays suite au renvoi d'anciens président Pedro Castillo le 7 décembre 2022.  

Le gouvernement péruvien a déclaré l'état d'urgence et le couvre-feu dans plusieurs régions en réponse aux protestations des citoyens. Jusqu'à présent, 50 personnes ont été tuées depuis l'entrée en fonction de Dina Boluarte, dont plusieurs mineurs, la plupart d'entre eux victimes de projectiles d'armes à feu lors d'affrontements avec la police. En outre, plus de 600 personnes ont été blessées, dont des civils et des membres de la police nationale. Dans ce contexte, les manifestants ont réclamé, entre autres revendications, la destitution du président Boluarte, la fermeture du Congrès, de nouvelles élections et la nomination d'un gouvernement de transition. 

La CIDSE regrette profondément les décès inacceptables dans le cadre de la protestation citoyenne dans le pays, et nous sommes solidaires de toutes les victimes, de leurs familles et des personnes blessées et criminalisées.  

Nous exprimons notre rejet de tous les actes de violence, violations des droits de l'homme et atteintes à la sécurité physique et à la vie. Nous condamnons l'usage excessif et disproportionné de la force publique contre les manifestants et les journalistes pour contrôler les protestations sociales, qui n'a fait qu'exacerber les conflits et les tensions.  

Nous soutenons l'appel du Bureau du Médiateur, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et des évêques du Pérou, exhortant les autorités à mener une enquête rapide, approfondie et impartiale sur les morts, les actes de violence et les violations des droits de l'homme qui se sont produits lors des manifestations dans différentes régions. Il est essentiel de garantir la justice et de déterminer les responsabilités dans ces événements graves, y compris celles responsables de l'abus de la force. Nous appelons à la création urgente d'une commission d'enquête indépendante.  

Nous exigeons la cessation immédiate des violations des droits de l'homme, le respect des traités et normes internationaux relatifs aux droits de l'homme auxquels le Pérou est partie, et que des mesures soient prises pour assurer le respect et la protection de la vie, de l'intégrité et des droits de l'homme, en particulier les libertés d'expression, de presse et de manifestation pacifique. Compte tenu de la continuité des mobilisations dans le pays, nous réaffirmons que la manifestation pacifique est un droit démocratique fondamental reconnue par des normes nationales et internationales qu'il faut respecter, sans stigmatiser et criminaliser la population qui se mobilise. Les revendications de la population reflètent un profond mécontentement accumulé à l'égard des institutions et de la politique du pays et doivent être entendues. 

Nous joignons notre voix à l'appel du pape François au dialogue et à la fin de la violence, et à toutes les initiatives nationales et internationales visant à garantir la vie, la sécurité et la protection des droits de l'homme au Pérou. Nous soutenons la recherche d'une sortie de crise qui place le bien commun au-dessus de tout et cherche des solutions pacifiques et basées sur le dialogue où tous les secteurs de la société se sentent représentés.  

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