Accord sur la directive CSDD – Le texte final doit désormais garantir l’accès à la justice – CIDSE

Accord sur la directive CSDD – Le texte final doit désormais garantir l’accès à la justice

La CIDSE et ses membres saluent l'accord politique conclu sur la directive européenne sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises (CSDDD) et exhortent les décideurs européens à affiner le texte lors de réunions techniques..


Ce matin, la Commission européenne, le Conseil et le Parlement (appelé trilogue) sont parvenus à un accord accord politique sur les points critiques de la CSDDD UE.  

La CIDSE et ses membres saluent cet accord politique. Il s’agit d’une étape cruciale vers la lutte contre la menace que représentent les activités des entreprises pour les droits de l’homme et la planète. Nous regrettons cependant certains changements apportés lors des dernières négociations, comme l'exclusion du secteur financier en aval des chaînes de valeur. 

Pirmin Spiegel, directeur général de Misereor, l'organisation membre allemande de la CIDSE, explique que : «L’accord est un signe d’espoir important pour les communautés autochtones d’Amérique latine, les couturières du Bangladesh, les mineurs d’Afrique du Sud, mais aussi les travailleurs migrants des plantations de légumes du sud de l’Espagne. Les entreprises européennes sont légalement tenues de prévenir efficacement la destruction de l’environnement et des moyens de subsistance, le travail des enfants et les salaires de misère dans leurs chaînes d’approvisionnement.« Si les entreprises européennes ne respectent pas leurs obligations de diligence raisonnable et provoquent un préjudice, les personnes concernées pourraient réclamer des dommages-intérêts devant les tribunaux civils locaux. 

Clara Alibert, chargée de plaidoyer au CCFD Terre-Solidaire, l'organisation membre française de la CIDSE, le souligne : «Il faut bien sûr se réjouir désormais car les entreprises opérant sur le marché européen devront prévenir et réparer les violations des droits de l'homme et de l'environnement que leurs activités pourraient engendrer. Mais n'oublions pas le rôle malsain de la France dans ces négociations, qui a tout fait pour exclure le secteur financier de la directive. Dans un monde où l’urgence climatique et sociale est plus criante que jamais, ce comportement est irresponsable ! 

Il convient de rappeler que l'impact négatif des activités des entreprises sur les droits de l'homme et l'environnement ne constitue pas des externalités dangereuses et occasionnelles des activités commerciales ; ce sont les conséquences d’un système économique qui privilégie le profit avant les individus et l’extraction des richesses plutôt que le souci de la planète.  

Conformément à l'accord politique désormais conclu, le texte de la directive sera finalisé lors de réunions techniques. L'adoption finale par le Conseil et le Parlement européen n'interviendra que l'année prochaine. 

"Bien qu’il s’agisse d’une étape importante vers la réglementation des entreprises, il n’est pas certain que l’ensemble du texte reflétera la formulation de dispositions cruciales permettant une meilleure protection des droits de l’homme et de l’environnement. Nous suivrons de très près les résultats des réunions techniques et exhortons les décideurs à privilégier la vie avant le profit.. »
Josianne Gauthier, secrétaire générale de la CIDSE 



Contact CIDSE : Susana Hernandez, responsable de la politique de pouvoir des entreprises (Hernandez(at)cidse.org)

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Csur l'image, des membres de la communauté de Tolupan protestant contre la déforestation. 2019. Honduras. Crédit : Giulia Vuillermoz/Trócaire

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