DÉCLARATION COMMUNE DE LA CIDSE À L'OCCASION DU SOMMET DES NATIONS UNIES SUR L'ACTION CLIMAT 2019 - CIDSE

DÉCLARATION CONJOINTE DE LA CIDSE À L'OCCASION DU SOMMET DES NATIONS UNIES SUR L'ACTION CLIMATIQUE 2019

Il s'agit d'un climat urgence climatique.C'est une crise sociale. C'est une catastrophe environnementale. Nous avons hésité trop longtemps, tandis que les plus vulnérables souffrent et que notre planète brûle littéralement sous nos yeux. Comme beaucoup d’institutionspubliques, le pape François a déclaré le 14 juin une urgence climatique. Des centaines de milliers de jeunes et d'adultes se sont unis pour faire la grève le 20 septembre, avantle Sommet de l'ONU sur l'action pour le climat à New York ainsi que partout aumonde. Ils méritent une réponse et une réactionà leurs appels. Les Contributions Actuellement Déterminées au Niveau National (CDN) représentent à peine un tiers de la réduction des émissions nécessaire pour limiter le réchauffement à 1.5°C, mais provoquentplutôt un réchauffement de plus de 3.5°C. Les dirigeants doivent tenir compte du titre du sommet, Action pour le climat, et s'acquitter de leur devoir moral.

Les et idées cadeaux ne manquent pas -équitables, durables et bien documentées -pour que les gouvernements mettent en œuvre une transition écologique. Les communautés, les mouvements sociaux et les organisations de la société civile disposentd’une vaste expertise en matière de modèles innovants de production alimentaire et énergétique ayant fait leurs preuves, tels que l'agroécologie et les systèmes démocratiques d'énergies renouvelables. Les solutions basées sur la nature -l'un des neuf thèmes du sommet des Nations Unies sur le climat -peuvent contribuer de manière significative à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 1.5°C en évitant les émissions dues à la déforestation, la dégradation des forêts et la perte d'écosystèmes de zones humides, en restaurant les terres dégradées et en renforçant les systèmes alimentaires agroécologiques. Il n'y a aucune raison d’avoir recoursà des expérimentations spéculatives, potentiellement catastrophiques, en géo-ingénierie. Et nous avons de sérieuses réserves à l’égard d’autres fausses «solutions», telles que l’agriculture intelligente face au climat, la bioénergie à grande échelle (comme BECCSi), l’hydro-carburant, les agro-carburants, le charbonet le nucléaire.

L'urgence de lutter contre le changement climatique est de plus en plus présente dans les récits scientifiques et ceux basés sur la foi. Quelques années après la publication de l’Encyclique Laudato Si ' le Pape François a convoqué une assemblée spéciale des évêques du 6 au 27 octobre à Rome (Synode des évêques pour la Pan-Amazon). Le Synode a pour objectif de décidercomment l'Église peut réagir aux injustices et à l'extractivisme dans la région pan-amazonienne, situations qui alimentent le changement climatique. L’Église définit actuellement commentcontribuerà la protection de l’Amazonie –ressource-clé des solutions basées sur la nature -et des communautés indigènes qui mettent en œuvre des stratégies de restauration et de conservation. Les communautés autochtones sont les principaux défenseurs face àla destruction des écosystèmes. En plus, tout comme d’autres communautés appartenant aux groupes les plus touchés par les impacts du changement climatique, ce ne sont pas du tout les indigènes qui sont responsables des émissions de gaz à effet de serre. Tout au contraire! Mais ce sont ces émissions qui nous ont propulsés dans cette position d’effondrement humain et écologique.

Une étude récente a estimé que 75% deseffortsnécessairespour accomplirl'Accord de Paris doivent provenird’actionsgouvernementaleset 25% d'initiatives individuelles. Les citoyens et les communautés ont un rôle crucial à jouer, mais leurs efforts seront largement inefficaces sans un changement systémique soutenu par des politiques nouvelles et innovantes.

Les gouvernements européens et tous les autres gouvernements doivent rapidementrenforcerles niveaux d’ambition et revoir leurs CDNafin de limiter les augmentations de température à 1.5°C. Cecidoit être représentatif deleurs responsabilités historiques et conforme auprincipe desresponsabilités communes mais différenciées.Le nouvel objectif climatique de l'UE d’ici2030,proposé par la présidente élue de la Commission, Ursula von der Leyen, de réduire les émissions de 55% ne suffit pas. Les émissions devraient être réduites d’au moins 65% pour pouvoir rester sur la voie de 1.5°C.

Il ne suffit pas d’organiser un sommet, d’y participer, de faire des appels et de reconnaître l’urgence, alors que peu de mesures sont prises pour y remédier. Un engagement réel se traduit par des objectifs politiques, des financementset leurmise en œuvremesurée parlaréduction des émissions. L'intégrité réelle est démontrée par la cohérence entre les politiques de mise en œuvre etla justice sociale, qui est une exigence de basepour réaliser l'Agenda 2030. Adapterà une plus vaste échelle les modèleset les solutions proposés par la société civile dans lecadre despolitiques nationalesremettrait en cause le statu quodu «business as usual»,mais c'est ce qui doit être fait. Les avertissements des scientifiques ne cesseront pas. Le devoir moral d'agir est sans précédent.

Liste des signataires:

  • Christine Allen, Directrice de CAFOD / Angleterre et Pays de Galles
  • Anja Appel, directrice de KOO / Autriche
  • Caoimhe de Barra, directrice de Trócaire / Irlande
  • Gianni Del Bufalo, directeur de FOCSIV / Italie
  • Marian Caucik, directrice d'eRko / Slovaquie
  • Manuèle Derolez, directrice du CCFD-Terre Solidaire / France
  • Alistair Dutton, directeur du SCIAF / Écosse
  • Axelle Fischer, Directrice d'Entraide et Fraternité / Belgique
  • Josianne Gauthier, secrétaire générale de la CIDSE
  • Patrick Godar, directeur de Partage.Lu/Luxembourg
  • Susan Gunn, directrice de Maryknoll Office for Global Concerns / États-Unis
  • Lieve Herijgers, directrice de Broederlijk Delen / Belgique et présidente de la CIDSE
  • Peter van Hoof, directeur de Vastenactie / Pays-Bas
  • Serge Langlois, directeur de Développement et Paix / Canada
  • Jorge Libano Monteiro, directeur de FEC / Portugal
  • Bernd Nilles, directeur de Fastenopfer / Suisse
  • Clara Pardo Gil, présidente de Manos Unidas / Espagne
  • Pirmin Spiegel, directeur de Misereor / Allemagne
  • Kees Zevenbergen, directeur de Cordaid / Pays-Bas
  • Mgr Abune Tesfaselassie Medhin, assistante ecclésiastique à la CIDSE, évêque d'Adparpar Eparchy / Éthiopie

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