Le verdict du tribunal de Monsanto constate que les pratiques de l'agro-industrie portent atteinte aux droits des personnes - CIDSE

Le tribunal Monsanto conclut que les pratiques du secteur agroalimentaire portent atteinte aux droits des personnes

Le verdict est maintenant rendu par le Tribunal international Monsanto, qui a eu lieu à partir d'octobre 14-16th, 2016 à La Haye aux Pays-Bas.

Au cours de ce remarquable procès de deux jours, convoqué par la société civile pour examiner l'affaire contre Monsanto conformément au droit international et ses actions en relation avec le crime d'écocide, les victimes 30 des pratiques de la société ont témoigné devant cinq juges renommés, qui viennent de rendre leur avis juridique sur l'affaire.

Les témoignages du tribunal se sont concentrés sur six questions principales et voici un résumé des conclusions pour chacune (le résumé complet des conclusions et le rapport d’avis consultatif sont disponibles à la fin de l’article):

Question 1: En ce qui concerne la violation présumée du droit à un environnement sûr, propre, sain et durable, le Tribunal a conclu que Monsanto s'était engagée dans des pratiques qui avaient eu une incidence négative sur le droit à un environnement sain. Les audiences du tribunal de Monsanto ont recueilli des témoignages sur divers impacts sur la santé humaine (en particulier sur les agriculteurs), les sols, les plantes, les organismes aquatiques, la santé animale et la biodiversité. Ces témoignages incluaient également l'impact de la pulvérisation de produits phytopharmaceutiques (herbicides, pesticides).

Question 2: En ce qui concerne la violation présumée du droit à l'alimentation, le Tribunal a conclu que Monsanto s'était livrée à des pratiques ayant eu un impact négatif sur le droit à l'alimentation. Les activités de Monsanto affectent la disponibilité de nourriture pour les individus et les communautés et entravent la capacité des individus et des communautés à se nourrir directement ou à choisir des semences non génétiquement modifiées. En outre, les semences génétiquement modifiées ne sont pas toujours abordables pour les agriculteurs et menacent la biodiversité. Les activités et les produits de Monsanto causent des dommages au sol, à l'eau et à l'environnement en général.

Question 3: En ce qui concerne l'atteinte au droit au meilleur état de santé possible que chacun puisse atteindre, le Tribunal a conclu que Monsanto s'est livrée à des pratiques ayant un impact négatif sur le droit à la santé. Le Tribunal a entendu les témoignages de maladies congénitales graves, de développement de lymphomes non hodgkiniens, de maladies chroniques, d'empoisonnement au lasso ou même de décès survenus après une exposition environnementale directe ou indirecte à des produits fabriqués par Monsanto.

Question 4: En ce qui concerne la violation alléguée de la liberté indispensable à la recherche scientifique, le Tribunal a conclu que la conduite de Monsanto porte atteinte au droit à la liberté indispensable à la recherche scientifique. Prendre des mesures directes pour faire taire les scientifiques ou tenter de discréditer leurs travaux constitue une conduite qui porte atteinte au droit à la liberté indispensable à la recherche scientifique et au droit à la liberté d'expression.

Question 5: En ce qui concerne la prétendue complicité de crimes de guerre, le Tribunal pourrait donner une réponse définitive à la question qui lui était posée. Néanmoins, il semble que Monsanto connaisse l'utilisation de ses produits et dispose d'informations sur les conséquences pour la santé humaine et l'environnement. Le Tribunal est d'avis que, si le crime d'écocide était ajouté au droit international, les faits rapportés pourraient relever de la compétence de la Cour pénale internationale.

Question 6: En ce qui concerne la question de savoir si les activités de Monsanto pourraient constituer un crime d'écocide, considéré comme causant de graves dommages ou détruisant l'environnement, de manière à altérer de manière significative et durable les ressources communes ou les services écosystémiques sur lesquels s'appuient certains groupes humains, le Tribunal a jugé que Le droit international devrait maintenant affirmer clairement et clairement la protection de l'environnement et le crime d'écocide. Le Tribunal a conclu que si un tel crime d'écocide était reconnu en droit pénal international, les activités de Monsanto pourraient éventuellement constituer un tel crime.

Que signifie ce verdict?

Ce verdict contribuera davantage à l'appel croissant en faveur d'un traité contraignant des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l'homme. Cet instrument pourrait garantir la responsabilité des sociétés transnationales et d’autres entités en ce qui concerne les violations des droits de l’homme. Le processus d'élaboration d'un traité prend de l'ampleur à l'approche des négociations d'octobre et de la ratification par certains pays, comme la France, de la législation nationale sur le devoir de vigilance des entreprises. Le verdict du tribunal de Monsanto apportera un soutien à la mobilisation populaire en faveur du Traité et pourra être utilisé comme un moyen de faire pression sur les gouvernements pour qu'ils soutiennent le Traité, ainsi que pour influencer l'opinion publique en faveur d'une réglementation internationale des sociétés.

Ce verdict souligne également la nécessité de mettre un terme à la méga fusion proposée entre Monsanto et Bayer. Vous pouvez signer ceci pétition cela demande à la commissaire européenne en charge de la concurrence, Margrethe Vestager, de rejeter la fusion.

Vous pouvez lire la suite à propos du verdict de notre membre français CCFD-Terre Solidaire.

MonsantoZTribunalZConclusionsZRésumé.pdf
MonsantoZTribunalZAdvisoryZOpinionZFullZReport.pdf

Partager ce contenu sur les médias sociaux