Hommage Nord-Sud – CIDSE

    Hommage Nord-Sud

    NELSON MANDELA, GRAND SERVITEUR DE L’HUMANITE

    Nelson Mandela a été de manière  exemplaire aux côtés de ses compatriotes et autres citoyens du monde pour lutter contre l’apartheid et bâtir la démocratie.  Le rappelle le réseau d’organisations catholiques de pays du Nord qu’est la CIDSE (Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité) et ses partenaires sud-africains.

    Né en 1938 et emprisonné durant 27 ans,  Nelson Mandela a été de loin le leader le plus reconnu de la lutte contre le régime de l’apartheid appliqué en Afrique du Sud de 1948 à 1991, avant de présider un gouvernement d’union nationale de 1994 à 1999.

    Un leader reconnaissant

    Lors d’une rencontre avec des représentants d’ONG tenue au Parlement européen, à Strasbourg, peu avant les élections historiques de 1994, Mandela avait remercié tous ceux et celles qui avaient, y compris dans les Eglises,  soutenu le combat contre l’apartheid et il avait souhaité les voir participer à la construction de la nation arc-en-ciel à laquelle il aura consacré la plus grande partie de sa vie. Il reconnaissait ainsi les soutiens des organisations membres de la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE). En effet, celles-ci avaient mené, dans les pays du Nord, un travail de sensibilisation et d’interpellation politique, pour lequel elles eurent un groupe ad hoc très actif et collaborant avec d’autres réseaux internationaux et sud-africains. En même temps, elles appuyèrent et parfois même initièrent en Afrique du Sud, au sein de l’Eglise catholique et au-delà de celle-ci,  des projets de lutte contre la pauvreté et pour un développement basé sur le respect des droits humains.

    Ces engagements, rappelle-t-on à la CIDSE, ne furent pas toujours faciles à prendre à l’époque de l’apartheid et de la guerre froide. En effet, dans pas mal de pays, des dirigeants politiques, acteurs économiques, groupes de pression divers et médias s’en prenaient aux campagnes pour l’accès à l’indépendance de la Namibie (occupée illégalement par l’Afrique du Sud jusqu’en 1989)  et à celles réclamant des sanctions économiques, culturelles et sportives contre l’Afrique du Sud.

    Par contre,  les organisations de la CIDSE ont été soutenues en Afrique du Sud même et tout particulièrement par diverses personnalités religieuses solidaires des revendications des opposants à l’apartheid  appartenant aux diverses races. Ce furent notamment Mgr Hurley, archevêque de Durban, président de la Conférence  des évêques catholiques d’Afrique australe, grande figure du concile Vatican II et oecuméniste  convaincu; Mgr Desmond Tutu, archevêque anglican du Cap et Prix Nobel de la Paix 1984; et les animateurs de la théologie contextuelle, dont le dominicain Albert Nolan, qui publièrent en 1985 le document Kairos prônant une théologie prophétique.

    Une admiration partagée

    Alors que Nelson Mandela s’est retiré de la vie politique depuis 1999, les organisations membres de la CIDSE et leurs partenaires sud-africains ont continué à le considérer comme un des grands leaders du XXe siècle et à avoir une très grande admiration pour lui.

    « Pour moi, Nelson Mandela est l’image, le symbole de la lutte contre l’apartheid »  déclare Mervyn Abrahams, qui dirige l’ONG œcuménique PACSA (Agence de Pietermaritzburg pour la conscientisation chrétienne et sociale). En dépit de ses expériences, il a cru possible pour l’Afrique du Sud de résoudre les problèmes d’une manière pacifique….Je ne dirai pas que tout ce qu’a fait le gouvernement Mandela était correct. Mais il est sans aucun doute une personne intègre. Le fait qu’il se soit retiré après un mandat présidentiel reste une leçon pour toute l’Afrique et pour tous les politiciens africains quant à la manière de transmettre le pouvoir politique. ».  Et pour illustrer la grande humanité  de Mandela, M.Abrahams rappelle la superbe lettre que celui-ci avait écrite, quand il était président,  à la suite du décès  du fondateur de PACSA, un Sud-Africain blanc qui milita contre l’apartheid durant des décennies.

    En ce qui concerne l’avenir de l’Afrique du Sud, le directeur de PACSA ne s’attend pas à un grand changement au plan du gouvernement, mais il note que c’est seulement après la mort d’un père fondateur qu’on peut voir comment une organisation comme l’ANC ou un pays se développera : « Nous honorerons sa mémoire, mais l’Afrique du Sud ira de l’avant. ».

    De son côté Fawzia Naidoo, de l’organisation Thabiso Skills, voit dans Mandela « un modèle pour les individus, pour la nation Afrique du Sud et pour le monde entier. Ce qui est le plus marquant chez lui, c’est qu’il a défendu ses revendications durant toute sa vie. Il a une place spéciale dans le cœur des Sud-Africains. Chacun d’entre nous a une relation personnelle avec lui. Il est vraiment un symbole d’espoir et de lumière.  Par la manière dont il a vécu, il nous a donné le fondement de ce que toute l’Afrique du Sud doit continuer à construire. …Il était capable de parler aux plus modestes comme il pouvait le faire avec les présidents et les rois. Il était toujours modeste, honnête et plein de respect. Même après son long emprisonnement, il ne perdit pas son humanité. Il reprit son combat, celui qu’il avait entamé  quand il était jeune. Ce fut dès lors possible pour lui d’initier le changement en Afrique du Sud en tant que président, mais aussi de renoncer à sa fonction et de rester ensuite à l’arrière-plan. »

    Envisageant ce qu’il y aurait à  faire à la mort de Nelson Mandela, le père Peter-John Pearson,  du Bureau de Liaison de la Conférence épiscopale auprès du Parlement sud-africain, a suggéré d’inviter les habitants des villes du monde à dire ce que Nelson Mandela signifie pour leur cité et de rassembler tous ces messages dans un livre, sur un CD ou un autre support , et en accompagnant d’images des manifestations anti-apartheid des années ’70 et ’80. 

    Enfin, les organisations de la CIDSE et leurs partenaires sud-africains  partagent la conviction que l’esprit de Mandela, ce grand serviteur de l’humanité,  vivra tant qu’il y aura des gens qui seront prêts à payer le prix de lourds sacrifices personnels pour porter la justice aux autres.

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