Devoir de vigilance des multinationales : la loi avance. Communiqué de presse conjoint : Amnesty International, Les Amis de la Terre, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Ethique sur l’Etiquette, Sherpa (Membres du Forum citoyen pour la RSE), la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’Homme, 24 mars 2016.
(See also ECCJ English article below)
© Fanny Lanos/CCFD-Terre Solidaire
“Ce mercredi 23 mars, l’Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture la proposition de loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre.
Si elles regrettent que le texte n’ait pu être amélioré, nos organisations saluent toutefois son adoption. Elles en appellent au gouvernement afin qu’il mette tout en œuvre pour que le processus aboutisse avant l’été 2016, et demandent désormais au Sénat de l’inscrire à son agenda le plus rapidement possible. La route est encore longue jusqu’à l’adoption définitive de la loi, qui nécessitera par ailleurs la mise en application d’un décret. [1]
Garant de l’intérêt général, le gouvernement doit faire de la défense des droits humains et environnementaux une priorité, sans céder aux pressions de l’Association française des entreprises privées (AFEP) [2] ni d’autres intérêts économiques. Le gouvernement doit donc traduire en actes son engagement déterminé, réitéré à l’Assemblée nationale ce jour.
En instaurant l’obligation d’un plan de vigilance, cette loi imposerait aux grandes entreprises implantées en France d’être responsables dans la conduite de leurs affaires, en France comme à l’étranger, pour l’ensemble de leur chaine de valeur. L’idée de cette proposition s’inscrit dans un objectif de prévention des dommages environnementaux ou de violations des droits humains générés par leurs activités.
Ce texte, s’il contient des lacunes [3], constituerait un premier pas historique vers une prise en compte des droits humains par les entreprises multinationales et contribuerait à prévenir des drames comme ceux de l’effondrement au Bangladesh de l’immeuble du Rana Plaza en 2013.”
FIN
Notes
[1] L’adoption définitive de cette proposition de loi nécessite un deuxième passage au Sénat puis une Commission Mixte Paritaire (CMP) et enfin, une nouvelle lecture dans chacune des chambres. L’Assemblée nationale statue en dernier ressort.
[2] http://www.liberation.fr/france/2016/03/22/cette-loi-va-penaliser-les-multinationales-francaises_1441329
[3] Cette proposition de loi ne concerne qu’une centaine de grands groupes, avec un effet d’entrainement limité, et ne comporte aucune disposition forte pour faciliter l’accès à la justice aux victimes de violations de droits humains et de dommages environnementaux causés par des entreprises.
http://ccfd-terresolidaire.org/infos/rse/devoir-de-vigilance-des-5414
CCFD-Terre solidaire is CIDSE’s French member organisation.
Contact: Carole Peychaud (c.peychaud(at)ccfd-terresolidaire.org
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English article published by ECCJ:
French Duty of Care law: despite business pressure, an important step towards final adoption
“On Wednesday 23rd March, the French National Assembly adopted in second reading the legislative proposal on parent company duty of care (« devoir de vigilance »).
While French civil society organisations regret the text has not been improved, they welcome its adoption by a strong majority (32 votes in favor, 1 against). They now call on the government, which reiterated its support to the bill yesterday during the Parliamentary debate, to bring the process to a successful conclusion before this summer. They also call on the Senate to put it on its agenda as soon as possible. There is still a long way to go until final adoption of the law, which will also require an implementation decree, hopefully by the end of the year.
The supporters of the bill have been under pressure in the past days, especially from the French Association of Private Enterprises and other business groups.
By embedding this obligation to develop “vigilance plans” – plans to ensure due diligence throughout companies’ operations – this law would ensure that large French companies are responsible for their impacts, in France and in its value chain. This law originates from the urgent need to prevent environmental damage and human rights violations caused by corporate activities.
Despite its shortcomings, this law would be a historic step towards greater attention on human rights by transnational enterprises and would contribute to the prevention of tragic events such as the collapse of the Rana Plaza building in Bangladesh in 2013.
A movement has started, which is already expanding across Europe. Similar debates have been launched in a few other European countries. On 18th May, members of national parliaments from all EU states are invited to meet and support the French initiative for a “Green Card”, which aims to get the Commission to engage in a similar legislative process at EU level.
ECCJ congratulates the efforts of French NGOs Sherpa, Amnesty International France, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Ethique sur l’Ethiquette and Les Amis de La Terre in bringing together the voices of those affected by corporations around the world and to actively support this process for the last four years.”
END